Je m’étais promis de ne plus écrire sur le « confinement », l'un des mots le plus haï de la langue française (mais moins pire que lock down, enfin, il me semble).
Mais le problème est que hélas, il est partout. Dans nos vies, dans nos journaux, sur le Net.
Alors voilà, je me suis dit qu’il serait intéressant de faire un petit bilan comparatif un an après le « choc », histoire de voir comment on s’en sortait.
Et voilà.
1. L’école à la maison : un an après, même combat avec les outils informatiques qui plantent les uns après les autres.
Oui mais : cette fois n°3 est en 6ème, donc ça se complique avec le nombre de profs dont certains se sont mis au vert, connexion internet incluse. Et une autonomie très très relative.
Oui mais comme j’ai eu l’idée géniale mais chronophage de créer un groupe whatsapp de parents, je passe mes journées à transmettre des liens (non valides) de connexion et à faire des captures d’écran de l’ENT(comment, vous ne connaissez pas ce truc « magique » ?) quand par miracle j’arrive à me connecter après 17 tentatives.
Oui mais, les profs m’appellent les uns après les autres pour me donner leurs instructions.
Oui mais, je n’arrive plus à bosser, et n°3 pas vraiment non plus à vrai dire.
2. Les rues de mon quartier : Il n’y a plus personne. Un an après, mes voisins ont eu le temps de s’organiser. Clé 3g, travaux dans leur résidence secondaire, anticipations…Je suis (presque) seule dans mon immeuble. Voire dans mon quartier. Voire dans ma ville.
Oui mais : Et comme j’ai les clés de (certains de) mes voisins, je peux aller me confiner ailleurs quand j’en ai besoin. Ça change un peu mon angle de vue de la rue…
3. Les magasins : rien n’a vraiment changé de ce côté-là sauf que, comme tout le monde est parti, j’ai le Monoprix (presque) pour moi toute seule. J’ai arrêté mes paniers de course et désormais tous les créneaux de livraisons sont libres pour le lendemain. Les courses ont cessé d’être un combat quotidien. C’est bien.
Oui mais, comme j’aime les challenges, je dois en trouver d’autres….un peu plus excitants.
4. La peur : l’an dernier à la même époque, on était flippés. On ne savait pas grand-chose, on n’osait pas trop sortir (même les ados), on se changeait intégralement en rentrant du dehors. Et on prenait une douche. On cocoonait… Désormais, tout le monde sort (on n’a même plus besoin d’attestation !). Perdado va au travail tous les jours (et je dirais, fort heureusement), n°1 et 2 se baladent (surtout n°2 à vrai dire) et n°3 retrouve des copains dans la rue (quand il ne neige pas).
Oui mais du coup, moins de monde à la maison.
5. Le temps : en mars/avril dernier, le soleil brillait insolemment. Je me mettais en maillot de bain à ma fenêtre histoire de ne pas ressembler à un navet au moment de la « libération ». Cette année, c’est tout juste si je n’ai pas ressorti mes affaires de ski pour aller faire mes courses.
Oui mais je n’ai pas besoin encore de confiner mes affaires d’hiver. Economie (relative) de temps.
6. Le ménage : après 1 mois ½ passé à briquer ma maison l’an dernier, à concocter des désinfectants naturels et écologiques, et désinfecter mes courses à l’alcool à 90, j’ai jeté l’éponge (au sens propre et figuré) : je me contente désormais du minimum syndical.
Bilan : du temps et de l’énergie de gagnés (temps immédiatement englouti par les bugs de l’enseignement à distance).
Oui mais, c’est pas nickel nickel… Bon mais c’est pas comme si je recevais des amis à dîner.
7. La cuisine : pendant le 1er confinement, c’était l’une des occupations majeures de nos journées. Depuis, après avoir testé (sans grand succès) 200 recettes de cuisine, j’ai capitulé. Désormais, je somme chacun d’ouvrir qui le frigo, qui le placard et de SE DEBROUILLER ! Excellente formation pour plus tard, quand ils seront obligés de se faire à manger eux-mêmes.
Oui mais, il faut quand même faire un minimum de courses.
Oui mais du coup les fruits et les légumes pourrissent gentiment, boudés par n°1, 2 et 3 qui leur préfèrent les pâtes et les tartines, plus rapides à se préparer.
8. Les zooms : on est devenus des experts. Micro coupé, caméra aussi, on peut s’adonner aux joies de la double (voire triple tâche) tout en étant connectés. Alors c’est vrai, parfois ça bug, mais vous vous souvenez de nos premiers zooms d’il y a un an ?
Oui mais, je n’en peux plus d’entendre le « bonjour » las et pincé de celui qui entre en réunion après les autres.
Oui mais, je suis obligée de voir mon image, ni vraiment coiffée, ni vraiment maquillée, avec tous mes défauts qui ressortent, mes rides du confinement, et ça je n’en peux plus, vraiment.
Oui mais, quand même, c’est rigolo quand l’image d’un des participants se fige et qu’il se met, soudain, à parler comme Robocop. Ou qu’un autre, oubliant de couper son micro, hurle des insultes à son enfant/son conjoint.
Bon je vous laisse, j’ai zoom/courses/ménage/repas/visioducnedquimarchepas tout en même temps.
Trop fun ton approche confinement Alone in the Big paris
Très fun as usual savoir rire du confinement avec brio... en espérant retrouver un contact moins distancié bientôt